La succession de Michel-Édouard Leclerc en question
Dans les colonnes du Journal du Dimanche, Michel-Édouard Leclerc, 72 printemps, répond aux interrogations qui circulent au sujet de sa succession…
Un âge fatidique qui éveille des appétits
Figure emblématique des centres Leclerc, Michel-Édouard Leclerc fait l’objet de spéculations sur son départ depuis deux ans, après qu’il a franchi le seuil des 70 ans. Son envergure médiatique et sa popularité taille un costume difficile à porter pour le successeur qui sortira de l’ombre. Outre une personnalité charismatique, il devra être capable de piloter une enseigne leader de son secteur, qui réalise 60 milliards d'euros de chiffre d'affaires annuel. Cependant, la fiche de poste n’est pas d’actualité et, au surplus, elle tombe à côté.
Une cible médiatique
Le principal intéressé disperse les rumeurs aussi facilement qu’il souffle sur ses bougies (en mai)."L’après-Michel-Édouard Leclerc, c’est avec Michel-Édouard Leclerc." a-t-il déclaré au JDD, faisant comprendre qu’il a encore beaucoup de temps devant lui, ses concurrents pouvant toujours attendre.
Par ailleurs, les prétendants à la direction se trompent de porte et même de bâtiment. Incarnation des centres E.Leclerc sur tous les plateaux de télé et chaînes de radio, identifié comme l’un des plus populaires patrons français, Michel-Édouard Leclerc est précisément là pour prendre la lumière. Il est le porte-voix du groupe, un porte-voix redoutable, mais rien qu’un porte-voix. Il n’est pas le patron de l’enseigne et il n’en est même pas salarié. Michel-Édouard Leclerc est un consultant externe qui facture ses conseils et ses passages dans les médias.
La célèbre chaîne de supermarchés est une coopérative de commerçants indépendants dirigée par un triumvirat dont le co-président en charge des finances est Philippe Michaud. C’est lui qui représente les centres Leclerc au sein de la Fédération du commerce et de la distribution. C’est lui, le patron.
Michel-Édouard Leclerc se présente comme un simple lobbyiste, un influenceur, face auxgérants des magasins Leclerc et de leurs équipes sur lesquels reposent entièrement la compétitivité des offres et l’attractivité du groupe. Selon ses propres termes, il s’en tient à un rôle de fédérateur. Son implication personnelle ne fait cependant pas mystère puisqu’il admet lui-même incarner et « vivre » la marque.
Le recul et le temps de la réflexion
Son rôle lui permet de prendre une certaine hauteur et de réagir aux politiques économiques. S’agissant de l’augmentation des impôts sur les profits importants, il s’y déclare opposé si on ne sait pas ce que ce surplus de recettes fiscales financera. En contrepartie, il estimerait plus utile que le ministre de l’Économie négocie avec les entreprises concernées des baisses de prix au profit des consommateurs. Dans ce sillage, il rappelle que l’inflation a eu pour conséquence de faire perdre des parts de marché aux grandes marques multinationales face aux marques de distributeurs. Il serait donc opportun qu’à l’occasion des prochaines négociations annuelles entre grande distribution et industrie agro-alimentaire, les grandes marques (de type Carte Noire, L’Oréal, Pampers… parmi celles qu’il cite) accordent des baisses de prix aux distributeurs.
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