Sous le slogan "Mars attaque", en référence à la comédie de science-fiction Mars Attacks! de 1996, Intermarché fait publiquement état du blocage des négociations commerciales avec le groupe Mars sur la question des prix. D’après les informations du journaliste spécialisé Olivier Dauvers et tel que le distributeur l’expose dans son communiqué à BFM Business, le groupe américain procède à des ruptures de livraison de ses produits pour imposer de nouvelles augmentations tarifaires "injustifiées" et “décorrélées de la réalité du marché”. Plus de Twix, de M&M's, de Balisto sur les étagères d’Intermarché, mais une grande affiche par laquelle réplique le groupement Mousquetaires en informant ses clients des raisons des ruptures de stock.
 

La pancarte "Mars attaque" expose les produits chocolatés distribués sous les marques Twix, Milky Way, Balisto, Mars, Bounty, Celebrations, Maltesers et M&M's qui ne sont plus livrés par l'entreprise agroalimentaire en raison du désaccord commercial sur les prix. Largement diffusée sur les réseaux sociaux, l’affiche "Mars attaque" orne également les murs des supermarchés Netto qui, en tant qu’enseigne hard-discount des Mousquetaires, sont aussi concernés par quelques-uns de ces produits.

Le distributeur s’insurge contre l’arrêt brutal des livraisons alors que "les négociations commerciales sont toujours en cours". Une telle stratégie pour obtenir satisfaction sur l’intégralité des demandes d’augmentation reflète une volonté d’imposer ses conditions de façon unilatérale, piétinant au passage le principe de négociation commerciale comme le relève le groupement Mousquetaires qui espère toujours un accord surune "approche tarifaire raisonnable".

Le groupe Mars éclaire une autre facette du débat. L’augmentation de ses prix a été dictée par les "hausses de matières premières sans précédent, en particulier le cacao, qui a bondi de 70% en un an". Dans sa réponse à BFM Business, l’entreprise assure avoir limité cette hausse du coût des matières premières afin de préserver le pouvoir d’achat des consommateurs français. Cependant, face au déni d’Intermarché de "cette réalité inflationniste", le groupe américain a décidé l’arrêt des livraisons au nom de l’équilibre économique de leurs fournisseurs issus des filières agricoles et des activités de production situées en France.
 

Les négociations commerciales, qui se tiennent chaque année jusqu’au 1^er mars, débordent souvent sur la scène médiatique où les distributeurs crient de douleur face aux augmentations tarifaires et les fournisseurs agroalimentaires agonisent dans la mâchoire de la hausse des coûts de production et des conditions des distributeurs. Réalité pour l’un, exagération pour l’autre, il n’empêche que l’envolée du cours du cacao a considérablement durci les discussions annuelles entre grandes surfaces et fournisseurs.