La chaîne Atacadão venue du Brésil, nouvelle franchise de Carrefour depuis 2007, a déjà été importée au Maroc avec succès. L’exploitation de son premier magasin en France est d’ailleurs dévolue au groupe marocain Labelvie qui était déjà à la tête de l’hypermarché Carrefour d’Aulnay-sous-Bois remplacé par Atacadão.
 

Le discounter souhaite ouvrir ses portes "avant les Jeux olympiques" et l’équipe espère même accueillir ses premiers clients dès la fin du mois de juin.
 

À l’origine du projet, la chaîne devait ouvrir dans la ville voisine de Sevran, mais une vague de protestation des élus, des syndicats et des commerçants a mis fin à ce premier scénario.
 

C’est donc à Aulnay-sous-Bois, près du centre commercial O’Parinor, que s’ouvrira le tout premier Atacadão en France lequel emploiera entre 220 et 250 personnes selon les périodes de l'année. 

Atacadão se présente comme un grossiste ouvert aux deux clientèles : les professionnels (restaurateurs, commerçants, associations…) et les particuliers. Quels qu’ils soient, les clients peuvent acheter leurs produits alimentaires à l’unité ou en gros, sans abonnement, avec possibilité d’emporter plusieurs palettes de produits. L’ambition de la direction est de compter 30% de clients professionnels dans les deux ou trois ans.
 

C’est pourquoi, les travaux sont toujours en cours dans l’ancien hypermarché, en particulier le renforcement des sols en vue des charges lourdes qu’ils devront supporter. Sur les 10 000 mètres carrés disponibles, 9 000 mètres carrés sont réservés à la surface de vente. De larges allées facilitent la circulation des clients avec leurs caddies ou leurs palettes, et les produits conditionnés à l’unité ou en gros sont installés sur des racks. L’espace restant est occupé par les bureaux, les caisses et les aires où les commerçants peuvent entreposer leurs achats.
 

Comme le dit Noël Prioux, chargé du déploiement d’Atacadão en France, derrière ce concept, c’est une nouvelle philosophie qu’ils importent et adaptent au marché français.

Atacadão vend principalement des produits alimentaires, complétés par une offre d’articles liés aux périodes clés de l’année comme la rentrée scolaire ou les fêtes de fin d'année et l’équipement du jardin au printemps. Les clients retrouveront des marques nationales aux côtés de la marque propre ou d’autres marques issues des petites et moyennes entreprises françaises auxquelles Noël Prioux entend offrir "une vitrine". Il précise qu’une large place sera faite aux produits frais et au "rapport qualité/prix".
 

Pour cette chaîne de hard discount, les prix les plus bas du marché sont une promesse qui doit être tenue. La solution trouvée pour Atacadão est de supprimer l’intermédiaire de la centrale d’achat et de minimiser les coûts de logistique en étant directement livré par les fournisseurs. Autre budget réduit, celui de la publicité, le succès de la chaîne reposant sur le bouche-à-oreille. 

Si le montant de l’investissement consenti pour le lancement de ce premier magasin Atacadão n’a pas été divulgué, il s’agirait selon le dirigeant de leur "plus gros investissement" dans un bâtiment commercial "depuis 15 ans". Au bar des écoutes, des bruits, bruissements et chuchotis font vaguement de loin allusion à une somme de dix millions d’euros. En revanche, aucune indication sur les objectifs de chiffre d’affaires n’a transpiré. Il est vrai que c’est un saut dans l’inconnu, ou presque. L’espace commercial d’Aulnay-sous-Bois va servir de test et, après "quelques semaines, voire quelques mois pour adapter ce modèle", Noël Prioux est convaincu que d’autres supermarchés Atacadão seront ouverts en France.