L’offre des « chariots surprise » de Carrefour consiste à proposer pour 49,90 € un charriot pré-rempli d’invendus issus des rayons du petit électroménager, du linge de maison, des jouets ou de la papeterie, représentant une valeur totale de l’ordre de 150 à 160 euros. Les clients achètent leur chariot sans en connaître le contenu.
 

Démarrée dans le Nord, dans son hypermarché de Wasquehal, l’offre commerciale va être déployée dans quatre grandes régions (le nord et les régions de Paris, Lyon et Toulouse). Une cinquantaine d’hypermarchés sont concernés dont les magasins de Drancy, Vénissieux, Grenoble Meylan et Toulouse Purpan, selon les précisions apportées par le directeur exécutif de Carrefour,Alexandre de Palmas. Sur son compte LinkedIn, ila spécialement rendu hommage à Auchanpour sa bonne idée. Pour une fois, copier sur son voisin est bien vu.

Ce moyen de déstocker les invendus a été imaginé en octobre dernier par des salariés du magasin Auchan de Dieppe, en Seine-Maritime. Le directeur de cet hypermarché, Jérémie Juan, a expliqué qu’il recherchait avec ses managers une nouvelle offre attractive lorsqu’une salariée a évoqué une émission américaine où des gens achètent aux enchères des conteneurs mystère. C’est cette idée venue d’outre-Atlantique qui a été transposée et adaptée dans les chariots d’Auchan.
 

Promue sur les réseaux sociaux, la démarche est devenue virale, notamment sur TikTok, et plus de 100 hypermarchés Auchan ont aujourd’hui mis en œuvre ces offres de déstockage.
 

Ces opérations créent l’opportunité pour les magasins d’écouler leurs produits invendus et d’accueillir une nouvelle clientèle.

Sans surprise cette fois, la proposition de chariots pré-remplis n’échappe pas aux critiques. Jonathan Le Borgne, l’un des fondateurs du site « Je Bosse en Grande Distribution », souligne que derrière la bonne affaire apparente d’un rabais de près de 60%, le consommateur s’expose à être déçu. Dès lors que ces produits ne correspondent pas aux besoins des consommateurs, il pointe le caractère « anti-conso responsable » de ces achats.
 

Les enseignes interrogées opposent à ces critiques le succès fou rencontré par l’opération, ce qui démontre l’engouement des clients plutôt que leur déception. Sur le plan de la responsabilité de la consommation et du souci environnemental, la démarche est justifiée par la lutte contre le gaspillage puisqu’elle permet de sortir des entrepôts des articles probablement condamnés à la casse et l’acquéreur est libre de les revendre sur le marché de l’occasion.